A minha mãe

A Minha Mãe est une libre adaptation du roman Un Don de Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993. L’intrigue de l’œuvre traite de l’épineux problème du déracinement et de l’esclavage en Amérique à la fin du XVIIe siècle.

 

La pièce se centre sur l’histoire de la jeune Florens, enfant-esclave noire. Appartenant au señor Ortega, elle est arrachée à sa mère « A minha mãe », à la demande de celle-ci. Elle sera alors donnée à Jacob, un voyageur hollandais, pour solder une dette. Tour à tour, trois personnages prennent la parole pour raconter, chacun à leur manière, la même situation : le moment où Florens est vendue.
Tous témoins de la même situation, chacun la décrit au regard de sa propre vie, de ses enjeux personnels, de ses rêves et de ses peurs : d’abord Florens qui voit sa mère serrer dans ses bras son petit frère et la pousser vers un inconnu ; ensuite, Jacob qui comprend que son débiteur ne le remboursera jamais en or. Enfin, la mère qui espère que sa fille échappera ainsi à l’esclavage.

 

Note d’intention

A Minha Mãe se déroule comme un conte initiatique sombre et envoûtant. Le récit est central, et comme dans une veillée, il n’y a ni artifice ni sonorisation. Cet épurement d’effets recentre l’attention sur la parole et sur les gestes pour que les comédiennes puissent capter l’attention par la justesse d’un mouvement, d’un regard. Le jeu est précis, fouillé, expressif : simple et touchant. Le paysage sonore est omniprésent dans le spectacle. De la suggestion au bruitage en passant par le chant, la musique tient une place essentielle. Par sa puissance évocatrice elle permet de faire voyager. Le choix a été fait de s’éloigner d’une reconstitution historique en musique pour privilégier le brassage des genres. L’Amérique du 17e siècle est une terre diverse où se croisent des personnes aux origines, aux religions, aux parcours divers. Le côté hétéroclite du paysage sonore renvoie à ce patchwork d’histoires. Par delà la situation historique, la pièce pose la question des déchirures, des failles sur lesquelles il faut se construire.

« Les yeux des femmes semblaient impossible à choquer, leur regard se portait au delà du lieu et du moment, comme si elles n’étaient en fait pas là. Les hommes regardaient par terre. Sauf occasionnellement, lorsque cela était possible, lorsqu’ils pensaient qu’on n’était pas en train de les évaluer, Jacob pouvait alors surprendre leur rapide coup d’œil de côté, prudents, mais surtout, des coups d’œil jugeant des hommes qui les jaugeaient. »

teaser

crédits

Mise en scène • Baija Lidaouane
Interprétation • Maud Ardiet et Déborah Lamy
Composition musicale • Maud Ardiet
Costumes et accessoires • Marie-Pierre Morel-Lab
Production • Le Théâtre d’Anoukis
Co-production • Val’Muse
Vidéo et PhotosBaptiste Marcade
Librement inspiré de Un Don, Toni Morrison
Date et lieu de création • 12 décembre 2012, La Grange Vercozin (Ain)

conditions techniques

Personnel en tournée • 2 comédiennes, 1 metteuse en scène ou 1 administratrice de tournée
Planning • 2 services de montages et de raccord le jour J (possibilité de faire uniquement 1 service le jour J)
Aire de jeu • Spectacle intérieur ou extérieur (possibilité de le jouer en appartement)
Durée • 45 min

remerciements

Val’muse

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